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Le Blog de Voltaire

  • Ne vous étonnez point si la terre entière a été la dupe de l’astrologie

    Ne vous étonnez point si la terre entière a été la dupe de l’astrologie. Ce pauvre raisonnement : « Il y a de faux prodiges, donc il y en a de vrais », n’est ni d’un philosophe ni d’un homme qui ait connu le monde. « Cela est faux et absurde, donc cela sera cru par la multitude », voilà une maxime plus vraie.

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  • Il est impossible qu’une société puisse se former et subsister sans amour-propre

    Il est aussi impossible qu’une société puisse se former et subsister sans amour-propre, qu’il serait impossible de faire des enfants sans concupiscence, de songer à se nourrir sans appétit, etc. C’est l’amour de nous- même qui assiste l’amour des autres ; c’est par nos besoins mutuels que nous sommes utiles au genre humain ;

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  • Toutes les apparences sont-elles trompeuses ?

    Toutes les apparences sont-elles trompeuses ? Nos sens ne nous ont-ils été donnés que pour nous faire une illusion continuelle ? Tout est-il erreur ? Vivons-nous dans un songe, entourés d’ombres chimériques ?

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  • On n’avait jamais vu les Arabes ni envahir le bien de leurs voisins ; ni égorger les faibles, en prétextant les ordres de la Divinité

    Ce sont les peuples de l’Arabie proprement dite qui étaient véritablement indigènes, c’est-à-dire qui, de temps immémorial, habitaient ce beau pays, sans mélange d’aucune autre nation, sans avoir jamais été ni conquis ni conquérants. Leur religion était la plus naturelle et la plus simple de toutes ; c’était le culte d’un Dieu et la vénération pour les étoiles, qui semblaient, sous un ciel si beau et si pur, annoncer la grandeur de Dieu avec plus de magnificence que le reste de la nature.

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  • Nous reçûmes presque tout des arabes

    Il était aisé de s’apercevoir que dans nos siècles de barbarie et d’ignorance qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes, astronomie, chimie, médecine, et surtout des remèdes plus doux et plus salutaires que ceux qui avaient été connus des Grecs et des Romains.

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  • Le secret de vivre criminel, et de mourir vertueux

    L’empereur Julien le philosophe, dans son immor- telle Satire des Césars, met ces paroles dans la bouche de Constance, fils de Constantin : « Quiconque se sent coupable de viol, de meurtre, de rapine, de sacrilège, et de tous les crimes les plus abominables, dès que je l’aurai lavé avec cette eau, il sera net et pur. »

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  • Nous avons passé des mers inconnues pour nous rendre maîtres des trésors des Indiens, sous prétexte de gouverner leurs âmes

    Rendons justice à ceux que notre industrie et notre avarice ont été chercher par-delà le Gange : ils ne sont jamais venus dans notre Europe pour gagner quelque argent ; ils n’ont jamais eu la moindre pensée de subjuguer notre entendement, et nous avons passé des mers inconnues pour nous rendre maîtres de leurs trésors, sous prétexte de gouverner leurs âmes.

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  • Qu’y a-t-il de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ?

    Nous n’avons jamais pu avoir l’idée du bien et du mal que par rapport à nous. Les souffrances d’un animal nous semblent des maux parce que, étant animaux comme eux, nous jugeons que nous serions fort à plaindre si on nous en faisait autant. Nous aurions la même pitié d’un arbre si on nous disait qu’il éprouve des tourments quand on le coupe, et d’une pierre, si nous apprenions qu’elle souffre quand on la taille ; mais nous plaindrions l’arbre et la pierre beaucoup moins que l’animal, parce qu’ils nous ressemblent moins. Nous cessons même bientôt d’être touchés de l’affreuse mort des bêtes destinées pour notre table. Les enfants qui pleurent la mort du premier poulet qu’ils voient égorger, en rient au second.

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  • Toutes les paroles du monde ne sont que de l’air battu

    On peut être traduit en justice ou pour des faits, ou pour des paroles.
    S’il ne s’agit que de faits dont il n’ait résulté ni mort d’homme ni mutilation, il est évident que vous ne devez faire mourir ni mutiler l’accusé.

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  • Notre religion est sans doute divine puisque dix-sept siècles de friponneries et d’imbécillités…

    Tant de fraudes, tant d’erreurs, tant de bêtises dégoûtantes, dont nous sommes inondés depuis dix-sept cents années, n’ont pu faire tort à notre religion. Elle est sans doute divine, puisque dix-sept siècles de friponneries et d’imbécillités n’ont pu la détruire.

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  • C’est l’absurdité des dogmes chrétiens qui fait les athées

    L’Eglise romaine l’a emporté en crimes sur toutes les sectes du monde, parce qu’elle a eu des richesses et du pouvoir.
    Elle l’a emporté en débauches obscènes, parce que, pour mieux gouverner les hommes, elle s’est interdit le mariage, qui est le plus grand frein à l’impudicité vul- givague et à la pédérastie.

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  • Toutes les guerres coloniales, ont été le fruit de la mollesse de nos villes

    Toutes les guerres coloniales, ont été le fruit de la mollesse de nos villes et de l’avidité des marchands encore plus que de l’ambition des souverains.

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  • Si l’on songe qu’aujourd’hui une bourgeoise porte à ses oreilles de plus beaux diamants que Catherine de Médicis…

    La Hollande presque submergée, Gênes qui n’a que des rochers, Venise qui ne possédait que des lagunes pour terrain, eussent été des déserts, ou plutôt n’eussent point existé sans le commerce.

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  • Sempiternelles courtisaneries

    Les chefs-d’œuvre de sculpture furent prodigués dans les jardins de Louis XIV. Il en jouissait, et les allait voir souvent. J’ai ouï dire à feu M. le duc d’Antin que, lorsqu’il fut surintendant des bâtiments, il faisait quelquefois mettre ce qu’on appelle des cales entre les statues et les socles, afin que, quand le roi viendrait se promener, il s’aperçût que les statues n’étaient pas droites, et qu’il eût le mérite du coup d’œil.

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  • Il n’y a nulle comparaison à faire entre les crimes des grands, qui sont toujours ambitieux, et les crimes du peuple, qui ne veut jamais que la liberté et l’égalité

    Il n’y a d’ordinaire nulle comparaison à faire entre les crimes des grands, qui sont toujours ambitieux, et les crimes du peuple, qui ne veut jamais, et qui ne peut vouloir que la liberté et l’égalité. Ces deux sentiments liberté et égalité ne conduisent point droit à la calomnie, à l’assassinat, à l’empoisonnement, à la dévastation des terres de ses voisins, etc. ; mais la grandeur ambitieuse et la rage du pouvoir précipitent dans tous ces crimes en tous temps et en tous lieux.

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  • L’Église ose se dire chrétienne, catholique, et elle n’est assurément ni l’une ni l’autre !

    Parmi la multitude des sectes qui partagent aujourd’hui le monde, il en est une qui domine dans cinq ou six provinces de l’Europe, et qui ose se dire universelle, parce qu’elle a envoyé des missionnaires en Amérique et en Asie. C’est comme si le roi de Danemark s’intitulait seigneur du monde entier, parce qu’il possède un établissement sur la côte de Coromandel et deux petites îles dans l’Amérique.

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  • Punissez, mais ne punissez pas aveuglément. Punissez, mais utilement.

    Dans presque tous les pays catholiques, qu’on vole un calice, un ciboire, ce qu’on appelle un soleil, la peine ordinaire est d’être brûlé, nous disent les Instituts au droit criminel de France.

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  • Les hommes sont-ils égaux ?

    Ceux qui disent que tous les hommes sont égaux disent la plus grande vérité, s’ils entendent que tous les hommes ont un droit égal à la liberté, à la propriété de leurs biens, à la protection des lois. Ils se tromperaient beaucoup s’ils croyaient que les hommes doivent être égaux par les emplois, puisqu’ils ne le sont point par leurs talents.

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  • Moi, qui sers l’État toute la journée, j’ai besoin le soir d’une femme

    Je jette les yeux sur tous les peuples de la terre, il n’y en a pas un seul, excepté le peuple catholique romain, chez qui le divorce et un nouveau mariage ne soient de droit naturel.

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  • Un dictionnaire à l’usage des rois

    Je vais me faire, pour mon instruction, un petit dictionnaire à l’usage des rois.

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  • Tant de meurtres pour l’accessoire

    Les principales occupations de notre espèce sont le logement, la nourriture et le vêtement ; tout le reste est accessoire, et c’est ce pauvre accessoire qui a produit tant de meurtres et de ravages.

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  • Un homme qui se dit dévot ressemble à un roturier qui se dit marquis

    Un homme qui se dit dévot ressemble à un roturier qui se dit marquis ; il s’arroge une qualité qu’il n’a pas. Il croit valoir mieux que son prochain.

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  • Quand la porte de toutes les sciences devient celle de toutes les erreurs

    Il faut combattre sans cesse. Quand on a détruit une erreur, il se trouve toujours quelqu’un qui la ressuscite.
    Les Chaldéens, les Syriens, les Egyptiens attribuèrent quelque chose de divin à la combinaison des lettres, et à la manière de les prononcer. Ils crurent que les noms signifiaient par eux-mêmes, et qu’ils avaient en eux une force, une vertu secrète. Ils allaient jusqu’à prétendre que le nom qui signifiait puissance était puissant de sa nature ; que celui qui exprimait ange était angélique ; que celui qui donnait l’idée de Dieu était divin.

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  • Le pur despotisme est le châtiment de la mauvaise conduite des hommes

    Le pur despotisme est le châtiment de la mauvaise conduite des hommes. Si une communauté d’hommes est maîtrisée par un seul ou par quelques-uns, c’est visiblement parce qu’elle n’a eu ni le courage ni l’habileté de se gouverner elle-même.

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  • Être libre, n’avoir que des égaux, est la vraie vie

    Je vous avouerai que je m’accommoderais assez d’un gouvernement démocratique. Je trouve que le philosophe Lycurgue avait tort, qui disait à un partisan d’un gouvernement populaire : « Commence par l’essayer dans ta maison, tu t’en repentiras bien vite. »

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  • Pourquoi n’est-il pas permis de dire la messe sans testicules ?

    Il s’est glissé depuis longtemps un préjugé dans l’Eglise latine, qu’il n’est pas permis de dire la messe sans testicules, et qu’il faut au moins les avoir dans sa poche. Cette ancienne idée était fondée sur le Concile de Nicée, qui défend qu’on ordonne ceux qui se sont fait mutiler eux-mêmes.

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  • Le seul fruit des chrétiens dans leurs barbares croisades fut d’exterminer d’autres chrétiens

    Tous les premiers historiens des croisades semblent mordus des mêmes tarentules que les croisés. Il semble, à les entendre, qu’on rendait un service important à Dieu en abandonnant la culture des terres les plus fertiles de l’Occident, en portant son or et son argent dans un pays aride, en visitant les saints lieux sur un cheval de charrette, avec sa maîtresse en croupe, et en se faisant tuer par des Turcs et des Sarrasins, à dix-huit cents lieues de sa patrie.

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  • Cet ordre étrange de Dieu à Abraham

    Il paraît étonnant que Dieu ayant fait naître Isaac d’une femme de quatre-vingt-quinze ans et d’un père centenaire, il ait ensuite ordonné au père d’égorger ce même enfant qu’il lui avait donné contre toute attente. Cet ordre étrange de Dieu semble faire voir que, dans le temps où cette histoire fut écrite, les sacrifices de victimes humaines étaient en usage chez les Juifs, comme ils le devinrent chez d’autres nations, témoin le vœu de Jephté. Mais on peut dire que l’obéissance d’Abraham, près de sacrifier son fils au Dieu qui le lui avait donné, est une allégorie de la résignation que l’homme doit aux ordres de l’Etre suprême.

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  • Ah, les directeurs de conscience…

    Un huguenot fut bien étonné quand une dame catholique lui apprit qu’elle avait un confesseur pour l’absoudre de ses péchés, et un directeur pour l’empêcher d’en commettre. « Comment votre vaisseau, lui dit-il, madame, a-t-il pu faire eau si souvent, ayant deux si bons pilotes ? »

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  • Ne vaut-il pas mieux manger son ennemi mort que de le laisser dévorer aux bêtes

    En 1725 on amena quatre sauvages du Mississipi à Fontainebleau, j’eus l’honneur de les entretenir ; il y avait parmi eux une dame du pays, à qui je demandai si elle avait mangé des hommes ; elle me répondit très naïvement qu’elle en avait mangé. Je parus un peu scandalisé ; elle s’excusa en disant qu’il valait mieux manger son ennemi mort que de le laisser dévorer aux bêtes, et que les vainqueurs méritaient d’avoir la préférence.

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  • Le cul ! Comme il est triste qu’en fait de langue, ce soit la populace qui dirige les premiers d’une nation

    Il est indigne d’une langue aussi polie et aussi universelle que le français d’employer si souvent un mot déshonnête et ridicule, pour signifier des choses communes qu’on pourrait exprimer autrement sans le moindre embarras.

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  • Il y a tant de sortes d’amour qu’on ne sait à qui s’adresser pour le définir

    Il y a tant de sortes d’amour qu’on ne sait à qui s’adresser pour le définir. On nomme hardiment amour un caprice de quelques jours, une liaison sans attachement, un sentiment sans estime, des simagrées de sigisbée, une froide habitude, une fantaisie romanesque, un goût suivi d’un prompt dégoût : on donne ce nom à mille chimères.

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  • Le hasard seul a produit presque toutes les grandes inventions

    On avait inventé la boussole, l’imprimerie, la gravure des estampes, la peinture à l’huile, les glaces, l’art de rendre en quelque façon la vue aux vieillards par les lunettes qu’on appelle bésicles, la poudre à canon, etc. On avait cherché, trouvé et conquis un monde nouveau. Qui ne croirait que ces sublimes découvertes eussent été faites par les grands philosophes, et dans des temps bien plus éclairés que le nôtre ? Point du tout : c’est dans le temps de la plus stupide barbarie que ces grands changements ont été faits sur la terre ; le hasard seul a produit presque toutes ces inventions.

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  • Dire que l’usage d’avoir le pucelage de sa vassale fut longtemps regardé comme un droit coutumier

    Il est étonnant que dans l’Europe chrétienne on ait fait très longtemps une espèce de loi féodale, et que du moins on ait regardé comme un droit coutumier l’usage d’avoir le pucelage de sa vassale. La première nuit des noces de la fille au vilain appartenait sans contredit au seigneur.

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  • Les vaporeux, les épileptiques, les femmes travaillées de l’utérus, passèrent toujours pour être les victimes des esprits malins

    Les vaporeux, les épileptiques, les femmes travaillées de l’utérus, passèrent toujours pour être les victimes des esprits malins, des démons malfaisants, des vengeances des dieux. Nous avons vu que ce mal s’appelait le mal sacré, et que les prêtres de l’antiquité s’emparèrent partout de ces maladies, attendu que les médecins étaient de grands ignorants.

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  • Mais pourquoi donc révère-t-on l’odieux roi David ?

    Écartons les noms, et ne songeons qu’aux choses. Supposons que pendant le règne de Henri IV, un curé ligueur a répandu secrètement une bouteille d’huile sur la tête d’un berger de Brie, que ce berger vient à la cour, que le curé le présente à Henri IV comme un bon joueur de violon qui pourra dissiper sa mélancolie, que le roi le fait son écuyer et lui donne une de ses filles en mariage.

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  • Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ?

    On entend aujourd’hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C’est une maladie de l’esprit qui se gagne comme la petite vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours. On s’échauffe rarement en lisant : car alors on peut avoir le sens rassis. Mais quand un homme ardent et d’une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. Il crie : Dieu vous regarde, sacrifiez ce qui n’est qu’inhumain ; combattez les combats du Seigneur ; et on va combattre.

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  • Il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille

    Il est vrai qu’en fait de systèmes il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille.
    Nous ne dirons rien ici sur l’affirmation avec laquelle les savants s’expriment si souvent. Il n’est permis d’affirmer, de décider, qu’en géométrie.

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  • L’adultère, comme une fausse clé qui fouille dans la serrure d’autrui

    Adultère signifiait, en latin, « altération, adultération, une chose mise pour une autre, un crime de faux, fausses clefs, faux contrats, faux seing ; adulteratio ». De là, celui qui se met dans le lit d’un autre fut nommé adulter, comme une fausse clef qui fouille dans la serrure d’autrui.

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  • Pourquoi n’y a-t-il pas de terme pour exprimer la porte de toutes les sciences ?

    Prions les savants hommes qui travaillent à l’Encyclopédie de nous dire pourquoi l’alphabet n’a point de nom dans aucune langue de l’Europe. Alphabet ne signifie autre que A B, et A B ne signifie rien, ou tout au plus il indique deux sons, et ces deux sons n’ont aucun rapport l’un avec l’autre. Beth n’est point formé d’Alpha, l’un est le premier, l’autre le second ; et on ne sait pas pourquoi.

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  • Mais comment éduque-t-on nos filles !

    Il y a quelques provinces en Europe où les filles font volontiers l’amour, et deviennent ensuite des épouses assez sages. C’est tout le contraire en France : on enferme les filles dans des couvents, où jusqu’à présent on leur a donné une éducation ridicule.

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