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Le Blog de Voltaire

Nous reçûmes presque tout des arabes

Il était aisé de s’apercevoir que dans nos siècles de barbarie et d’ignorance qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes, astronomie, chimie, médecine, et surtout des remèdes plus doux et plus salutaires que ceux qui avaient été connus des Grecs et des Romains.

L’algèbre est de l’invention de ces Arabes ; notre arithmétique même nous fut apportée par eux. Ce furent deux Arabes, Hazan et Bensaïd, qui travaillèrent aux Tables Alphonsines. Le shérif Ben Mohamed, qu’on appelle le Géographe de Nubie, chassé de ses Etats, porta en Sicile, au roi Roger II, un globe d’argent de huit cents marcs sur lequel il avait gravé la terre connue et corrigé Ptolémée.
Il fallut donc rendre justice aux Arabes quoiqu’ils fussent mahométans, et avouer que nos peuples occidentaux étaient très ignorants dans les arts, dans les sciences, ainsi que dans la police des Etats, quoiqu’éclairés des lumières de la vérité sur des choses plus importantes. Si un journaliste a eu la mauvaise foi de blâmer cette équité et de vouloir la rendre odieuse, il est bien à plaindre d’être si indigne du siècle où il vit.

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